Depuis le début de septembre, Tanger nivèleses cas contacts et ses décès liés à la Covid-19. Dans la rue, cela se fait sentir. Les gestes barrières et les restrictions sanitaires fléchissent. Radioscopie des lieux qui accusent le plus grand laxisme.
Jeudi 8 octobre à midi au quartier Casabarata, des parents, qui attendent leurs progénitures, forment un cordon compact devant le portail d’une école. On fait fi des gestes barrières. « Je suis dans mon quartier. Il n’y a pas de contaminations ici. C’est pour cela que je ne porte pas de masque« , se justifie une femme qui attendait la sortie de son fils. Le mépris de ce geste barrière primordial pourrait être à l’origine de la fermeture de la classe de son fils voire de tout l’établissement si des cas s’y déclenchent.
Un protocole de riposte.
En effet, dans une circulaire dont la Chronique détient une copie, Khalid Ait Taleb, ministre de la santé, rappelle que le milieu scolaire pourrait constituer « une source de propagation du virus en milieux familiaux et communautaires » et appelle à la mise en place d’un système de veille et de riposte. Des fermetures de classes voire d’établissements scolaires y sont envisagés.
Les fumées, un geste barrière !!
A 15 heures, la circulation à Beni Makada est plus fluide.Au niveau de la commune Charf-Souani, la barricade filtrant les sorties de ce quartier est un simple décor.A Mabrouka, le téléviseur d’un café est branché sur une chaine qatarie payante mais la majorité des habitués est plongée dans des discussions. « Cela fait plus de six mois que je n’ai pas vu mes amis. J’ai perdu mon travail. Je suis musicien de fête. J’attends ici un bricolage.Les fumées sont une barrière contre la covid-19 !« confie Said en passant un joint à son voisin. Son masque d’une blancheur immaculée est porté au coude.
Un retour à la normale prématuré !
Non loin de là, dans les kissariats, des grappes defemmessemblent voir dans les bulletins épidémiologiques des mois de septembre et d’octobre, qui font état d’une diminution très sensible des nouveaux cas confirmés à la Covid-19, un signe de retour à la normale. Elles investissent les échoppes et les rues commerçantes. Certains étals d’antanréapparaissent sur certains trottoirs. « Tout à 5 dirhams ! Profitez de cette occasion unique ! » crie un vendeur ambulant du haut d’une foule compacte de femmes.
Une fourmilière à Bir Chifa !
Avant le coucher du soleil, tout lequartier Bir Chifa semble grouillersur le parc du quartier. « Ma fille a besoin de jouer, confie un jeune papa, je l’ai confinée et maintenant elle a le droit de s‘éclater. Le risque est toujours présent mais on a besoin de ces moments en plein air. Les maisons sont petites et nos enfants s’y sentent encagés.Les cas confirmés sont quasi rares dans mon quartier. «
Un relâchement avant terme
Tout cela montre que coronavirus sembleinquiéter moins les genssurtout que Tanger a cédé le triste flambeau de la Covid-19 à Casablanca où, jeudi dernier, 1114 cas confirmés ont été enregistrés. Ce triste bilan a été enregistré à Tanger durant tous les mois de septembre et d’octobre avec une moyenne de 600 tests quotidiens. Cette situation a boosté une rumeur selon laquelle un allégement des restrictions sanitaires des promenadesmaritimes aura lieu dans les jours à venir. Une rumeur appuyée par lesbarricadesqui fléchissent bien que la partie contre la Covid 19 n’est pas encore gagnée.L’accalmie semble déclencher un relâchement qu’on paiera cher au cas où une nouvelle vague se RE-déchainerait à dans la ville du Détroit.