Réflexion : Des propos maladroits
N.F
Le conflit mettant aux prises les parents et les écoles privées autour des frais de scolarité du troisième trimestre se poursuit. Organisés en coordinations, les parents sont encore nombreux à organiser tous les jours des sit-in devant les établissements fermés au dialogue ou refusant les demandes de réduction réclamées.
Et au moment où l’on s’est attendu que des voix sages surgissent pour colmater les brèches et apaiser les tensions, c’est au tour du président d’une quelconque fédération de l’enseignement privé, de monter au créneau, de prendre tout le monde au dépourvu, pour proférer des propos menaçants à l’encontre de parents dont le seul ‘délit’ est d’avoir revendiqué ; de la manière la plus pacifique, un partage à part égale du coût de la pandémie. Ces parents, dira ce dirlo ; l’air hautain et le ton catégorique, ne pourront inscrire leurs enfants nulle part s’il leur arrivait de refuser de payer le trimestre et de vouloir inscrire leurs enfants dans une autre école. Des propos qui dénotent de l’esprit mercantile d’une catégorie de ‘marchands de savoir’ auxquels des parents confient leurs progénitures.
Au lieu de tenter de rapprocher les vues entre les établissements privés et les familles, compte tenu de la situation financière des deux parties en ces circonstances exceptionnelles de propagation de la Covid-19, cet énergumène s’est contenté de mettre le feu aux poudres, attisant les tensions et semant le doute et la suspicion parmi les deux parties antagonistes.
Inutile de s’arrêter sur l’effronterie du ton et l’outrecuidance du style de ce patron qui se revendique comme un commerçant de l’éducation, – sa vidéo fait le tour des réseaux sociaux-, mais il n’en demeure pas moins que le Ministère de tutelle est vivement appelé à prendre les mesures qui s’imposent, car nul n’a le droit de priver quiconque d’un droit constitutionnel ; encore moins pour un enfant en deçà de 16 ans, sans s’en référer aux instances concernées.
Le piteux personnage de cette vidéo, en s’adressant aux parents d’élèves réfractaires, n’a fait que remuer le couteau dans la plaie. Au lieu de s’investir en médiateur afin de désamorcer la bombe, il a cherché la confrontation à telle enseigne qu’on a l’impression de se trouver dans une situation d’extorsion de fonds avec prise d’otages.
L’Éducation est une noble tâche et un service public. En faire une activité purement mercantile est un acte anticonstitutionnel.