UN CARNAVAL HAUT EN COULEURS POUR SENSIBILISER À L’AUTISME
À Tanger, ce mercredi, les rues se sont animées d’un carnaval pas comme les autres. Pour la première fois, l’Institut Princesse Lalla Meryem pour enfants autistes, soutenu par son association de gestion, a organisé un événement grand public pour sensibiliser à l’autisme. Une première édition placée sous le signe de l’inclusion, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme (le 2 avril).
Le thème donne le ton : « L’autisme n’est pas un obstacle, mais une autre façon de voir le monde ». Et dans le cortège qui a traversé l’avenue Mohammed VI jusqu’à la place Bab El Marsa, cette vision différente du monde a trouvé un bel écho. Associations, familles, enfants et curieux ont défilé dans une ambiance festive, entre ballons colorés, chants, et messages de tolérance.
Au-delà du folklore, le message est clair : donner de la visibilité aux enfants autistes, souvent mis à l’écart, et rappeler leurs droits. « Il fallait un événement fort pour faire entendre leur voix », explique Mohamed Said Zniber, président d’une coalition régionale d’associations engagées sur le sujet. Il salue la mobilisation, mais pointe aussi les défis : manque de structures, pénurie de personnel qualifié, et moyens financiers limités.
Pour Hajj Annaba, directeur de l’Institut, ce carnaval est une bouffée d’air pour les enfants. « C’est l’occasion pour eux d’exister pleinement dans l’espace public, d’interagir, de montrer leurs talents », glisse-t-il, visiblement ému. Un avis partagé par Ilyasse Elfejji, président de l’Association Al Wafae : « Il est urgent de garantir une prise en charge précoce et adaptée. Chaque enfant mérite d’être accompagné dignement. »
En fin de journée, les participants ont pu découvrir les créations réalisées par les enfants dans des stands dressés à Bab El Marsa. Peintures, objets décoratifs, travaux manuels… Des œuvres qui parlent d’eux, avec leur langage, et rappellent à tous que la différence mérite d’être célébrée.