Autrefois, il était presque impossible d’obtenir un passeport ! C’était comme une baguette magique qui résolvait de nombreux problèmes. Plus tard, il est devenu à portée de main, limité à la frontière de Tanger en raison de visas imposés par les pays d’Europe !
Aujourd’hui, c’est le certificat du baccalauréat qui a été banalisé. Les taux de réussite ont grimpé de façon étrange pour atteindre un seuil de 82% cette année au lieu de près de 80% enregistré en 2020. Des taux qui restent très élevés pour un examen de certification qui a toujours eu une grande symbolique dans l’imaginaire public !
Est-il possible d’en conclure que notre système éducatif est bel et bien en bonne santé ?! Loin de cela ! Le taux de décrochage scolaire annuel ainsi que les divers rapports réalisés sur l’enseignement au Maroc témoignent bien de cette congestion chronique d’un secteur en péril depuis belle lurette. Les diagnostics accumulés, y compris le dernier rapport de Ben Moussa, reconnaissent que le système est usé et que ses réalisations laissent à désirer !
Dans cette perspective, ne serait-il pas logique de se demander si ces pourcentages, dont se vante le ministre de tutelle, s’inscrivent dans un processus délibéré afin d’exposer la moitié de la tasse « pleine ». Un Show électoral qui veut faire croire au citoyen que le Ministre de l’éducation a « accompli la mission » et avec distinction même !
Les pires systèmes éducatifs au monde sont ceux qui souffrent d’une évaluation inflationniste, où le résultat est plus important que le processus et les points sont plus importants que l’apprentissage. Notre école s’est transformée en une arène de course frénétique à laquelle participent des « concurrents » de forme physique et de niveau d’entraînement variés, et où toutes les formes de dopage, autorisées et non autorisées, restent possibles. Cette image n’est pas une métaphore caricaturale, mais une réalité difficile à comprendre et à corriger. Le challenge n’est pas le propre des étudiants, la fièvre de la compétition s’intensifie également entre les établissements, directions et académies, chacun voulant atteindre l’excellence. Les moins aptes cherchent à éviter les commissions d’enquête qui ont été décrétées par des notes ministérielles aussi irresponsables qu’incompréhensibles. Dans un système éducatif comme celui-ci, rien ne compte que des points, des statistiques et des courbes qui s’élancent vers le ciel !
Et ce n’est qu’en ouvrant les sacs qui semblent pleins qu’on découvre ce qu’ils contiennent réellement : on n’y retrouve que des grains jaunes et fins, qui ne sont acceptés ni par les moulins ni par les fours !