Par: Abdeslam Andaloussi, Professeur de l’information et de la communication à l’Ecole Supérieure Roi Fahd de Traduction
Traduit par : Abderrahim Cherkaoui , étudient chercheur en traduction et journalisme à l’Ecole Supérieure Roi Fahd de Traduction
Dans l’attente d’un vaccin qui permet aux scientifiques et aux chercheurs de s’attaquer au virus Covid 19, la quarantaine était le moyen idéal pour les gouvernements de plusieurs pays de parer e à cette urgence meurtrière. Cependant, la mise en quarantaine, en dépit de son efficacité dans la réduction de la propagation de l’épidémie aux dires des spécialistes en épidémiologie, a soulevé un certain nombre de questions sur ce qu’elle pourrait entraîner comme conséquences négatives à moyen et à long terme, et ce, mentalement, psychologiquement, économiquement, socialement et même politiquement dans le cadre des ripostes possibles à court terme.
Dans cette logique, les spécialistes de l’ enseignement des sciences de l’éducation, de communication, des médias, de psychologie et de sociologie, nous mettent en garde contre ce qui peut être causé par l’ interdiction sur certaines catégories de la société, alors que les entités gouvernementales au Maroc , dans le cadre de leur interaction avec ces mises en garde , se concentrent pendant les communications émises par un certain nombre de ministères , sur la façon dans laquelle elles garantiraient la bonne gestion des secteurs qu’elles supervisent durant de la pandémie. Les seules réactions enregistrées contre ces alertes sont venues de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, et très particulièrement de certains médias, qui ont consacré au thème des dangers résultant de la consommation des médias pendant la période de quarantaine un certain nombre de programmes qui ont été abordés selon différentes approches et ongles de vue.
la Haute Autorité de la communication audiovisuelle dans le cadre de son interaction avec le thème de la consommation des médias par les Marocains durant la période de quarantaine a pris l’initiative d’ émettre un certain nombre de recommandations , le jeudi 07 mai 2020 en ce qui concerne la protection du public en herbe , à travers « la tâche qui lui est confiée constitutionnellement, en l’occurrence protéger les droits des enfants et la population et maintenir l’ intégrité physique, mentale et psychologique des risques auxquels ils pourraient être exposés face aux médias » . L’agence de presse du Maghreb a diffusé ces recommandations le lendemain, le 08 mai 2020, dans deux articles en arabe et en français sous le titre: « Quarantaine et consommation des médias pour les enfants: les recommandations du Conseil suprême de la communication audiovisuelle », sans pour autant susciter ni l’intérêt des médias officiels nationaux, ni une volonté d’en discuter sur les plateformes médis nationales censées naturellement exercer leurs fonctions dans ce cas en introduisant des questions sensibles liées à la vie des citoyens. Ces efforts restent très limités dans la plupart des institutions de médias publiques et privées, faisant écho à des recommandations machinales de rester chez soi, d’appliquer les mesures de la distanciation physique, faire attention à l’hygiène et au port de masques.
Face à ce vide médiatique qui a été enregistré concernant les recommandations du Conseil suprême de la communication audiovisuelle, le programme ‘’Bissaraha’’, » Franchement « , produit et diffusé par Radio Méditerranée Internationale Medi 1, a eu la priorité dans le traitement de ces recommandations, tel qu’il a été présenté au débat médiatique par Khadija Al- Fuhaisi, accompagnée du Dr Ahmed Aldaferi , expert en médias et communication, a examiné durant l’épisode d’une manière scientifique , et ce dans un langage fluide et compréhensible , un certain nombre de thèmes clés que je pense qu’il est utile de rappeler , à travers trois thèmes principaux, en prenant en compte certaines idées qui ont fait l’objet d’études ou de recherches antérieures.
- Le contexte général des recommandations
La Haute Autorité de la communication audiovisuelle a dressé un constat, pendant la période de quarantaine : une augmentation spectaculaire de la durée d’utilisation des différents moyens de communication modernes par les enfants et le public émergent, ce qui l’a poussée à penser divers aspects de l’impact négatif sur cette catégorie qui est le plus vulnérable. L’autorité a noté que cette consommation excessive entraînerait la fuite de nombreux messages dans cette catégorie, ce qui pourrait causer des désagréments, de l’anxiété, de la dépression et des lésions oculaires directes, ce qui a été confirmé par les faits, tout au long de la période de quarantaine, du fait que les cliniques réceptionnent des cas urgents souffrant de déficit oculaire.
En conséquence, le professeur A. Hamad Aldafra rappelle certains piliers fondamentaux contenus dans les recommandations, qui alertent d’après lui aux risques d’excéder dans la consommation des médias chez publique émergent, laquelle consommation qui a augmenté et devient plus complexe dans le contexte de la mise en quarantaine. En effet, la fréquence des nouvelles au sujet de la crise sanitaire, en plus de l’effort de sensibilisation par radio et satellite, peut devenir une source de d’inquiétude et de désespoir pour les enfants et la population émergente en général. Ce fait, comme indiqué dans la Commission des recommandations, met en évidence la nécessité d’apporter de nouvelles contributions susceptibles de donner suite à ces recommandations et de donner l’accès à l’information à la population émergente au temps de la pandémie Surtout par le dialogue et la communication au sein des familles », souligne le professeur Al- Hafri.
Avertissements de La Haute Autorité de la communication audiovisuelle
Dans la partie II de l’épisode, discuté M. Ahmed Aldafra les aspects les plus importants et les plus caractéristiques des avertissements que reflètent la Commission de recommandations, et qui sont liés à deux dimensions essentielles. Le premier est la durée que le public émergent passe devant différents moyens de communication modernes, car la période de quarantaine s’allonge dans son association avec ces recommandations, qu’il s’agisse d’enseignement à distance de divertissement ou d’amusement.
Professeur Aldafri considère que La Haute Autorité de la communication audiovisuelle a sonné la cloche d’alarme, en termes des effets négatifs de cette utilisation excessive sur la croissance mentale et psychologique, ainsi que physique, en particulier les cellules du cerveau et les cellules de la vue. Ces dangers ont été révélés grâce à des études scientifiques dans ce sens, où Dr Mohamed CHAHBI, spécialiste dans les maladies oculaires dans une déclaration de presse pour « Sahara marocain » affirme que les rayons des écrans électroniques qu’émettent les ordinateurs, téléphones ou tablettes concernent aussi bien les enfants que les adultes. S’il y a excès d’emploi des écrans ordinateurs électroniques et les téléphones, les clignotements des yeux régresse jusqu’à 5 fois moins, ainsi que l’œil qui reste exposé au danger d’assèchement en raison de l’évaporation des larmes ce qui ne permet pas à l’organe d’avoir l’humidité nécessaire, ajoute le spécialiste lui-même. Sans oublier l’impact négatif sur les niveaux de sécrétion hormonale dans le corps, et donc il y a un impact négatif sur la qualité du sommeil, tant chez l’enfant que chez l’adulte, ajoute le Dr Shahbi .
La deuxième dimension que le chercheur Ahmed Aldaferi a mentionné dans le programme concernait le contenu. Au fait, à la lumière des recommandations de l’Autorité, il est constaté qu’il y a l’émergence d’un immense désir chez les jeunes de se distraire durant cette période de quarantaine. Ceci a engendré et engendrera encore des fuites de messages et contenus pouvant porter atteinte à la construction de leurs personnalités. Cependant, ces mises en garde ne doivent pas être comprises dans leur finalité comme des dispositions capables d’empêcher les enfants de s’amuser. A ce propos M. Ahmed dit Aldaferi précise que : « La combinaison de divertissement et d’éducation est une forme d’investissement dans la construction de l’humain et dans la composition de sa personnalité, ce faisant, le citoyen devient empli des bonnes valeurs.
- Identité linguistique
« Ne pas considérer l’importance de lier entre l’éducation et le divertissement pour un enfant et chez la population émergente en général, signifie la normalisation d’un comportement, les données de mauvaise qualité qui s’infiltrent dans certaines productions de l’audio- visuel, tels que le mensonge, la tricherie et les jurons », confirme M. Aldaferi . Ceci est unanimement corroboré par de nombreuses études qui ont mené des recherches sur l’utilisation des jeunes des nouveaux médias, de sorte que ces études confirment que « les jeunes utilisent les médias numériques pour se divertir, parler à des amis et télécharger du matériel de divertissement sur Internet, et pour s’auto-affirmer dans les réseaux sociaux, ce qui peut leur inculquer de mauvaises habitudes communes. En terme du langage, la production de nouveaux jargons et terminologies peut être observée en examinant les styles et les expressions de la langue et des structures qui sont devenues très répandues dans l’échange qu’opèrent ces jeunes, et qui confondent entre les lettres et les chiffres, entre l’alphabet latin et les expressions idiomatiques marocaines, ce qui donne l’impression qu’ils ont créé leur propre langue, ne pouvant être comprise par les adultes » .
De plus, M. Ahmed Aldaferi confirme que le domaine de la communication en général, est caractérisée par une spécificité fondamentale, à savoir le langage des médias qui n’a rien à voir avec la langue qui, parfois, revêt une connotation obscène ou violente qui peuvent influer sur l’enfant qui, en recevant ce contenu diffusé par les médias modernes, se trouve à la recherche d’un modèle. Professeur Ahmed se réfère par exemple aux gens qui mentent tout en faisant rire. Dans de cas ; le mensonge devient une matière première de l’humour, et cela affecte la personne de l’enfant qui tend naturellement à normaliser le mensonge. Sans laisser inaperçus d’autres fléaux tels la violence motrice, les gros mots… l’institution familiale est décisive également à ce niveau, du fait que les comportements et la nature de l’interaction entre les membres dans les contenus audio-visuels constitue un mauvais modèle éducatif.
Comment éviter l’impact négatif des médias modernes ?
L’attention porté eu égard des jeunes, en particulier ceux qui restent renfermés eux – mêmes, ceux accros à la consommation de ce qui est produit par les médias modernes, est de la plus haute importance, vu que ce domaine des médias ne fait l’objet d’aucune surveillance. Cette attention nécessite l’ intervention et d’ autres acteurs de la société, de plus en plus la famille et l’ école, car il est possible de bénéficier de l’ intégration de certaines institutions ( le pouvoir judiciaire et de sécurité) et dans la définition des aspects juridiques , la sensibilisation des dangers causés par certains actes devraient dépasser la logique traditionnelle de l’ éducation où l’adulte reste le seul responsables de l’éducation des petits, mais il faut prêter attention au rôle que les jeunes peuvent jouer en s’influençant mutuellement, étant donné que les jeunes sont la base de l société. A partir de là, ils doivent être interrogés et impliqués dans la compréhension de divers problématiques et les habituer au bon traitement de l’information.
Les nouveaux médias, en dépit des avantages qu’elles offrent aux jeunes, ont montré quelques méfaits quant à leur utilisation fréquente et massive ce qui les pousse à se créer leur propre monde virtuel, et par conséquent, menace leur relationnel avec leurs membres de famille. D’où le besoin urgent de diffuser la culture des médias et de l’information Literacy Media and Information chez ces jeunes, afin de rationaliser leur interaction avec les nouveaux médias et de les doter des compétences innovantes en termes de créativité et de sens critique, et subséquemment ne pas être victimes des méfaits des médias. Nombreux sont les experts et spécialistes qui font appel, à l’heure actuelle, au besoin de travailler pour augmenter la fidélité des enfants à leur pays d’origine, et d’implanter les valeurs de la citoyenneté au moyen des programmes éducatifs en médias.
Ici apparait le rôle des médias et de la famille, conclut M. Ahmed Aldaferi en disant, » y compris les médias modernes, et dans une conjoncture comme celle-ci, dans la contribution à enraciner les valeurs de solidarité, de collaboration et de citoyenneté. Les nouveaux médias ne peuvent pas le faire du moment que le produit médiatique n’a rien à voir avec des produits et des biens exhibés dans les marchés, mais il s’agit plus d’une entité immatérielle créée pour la culture, l’actualité, le divertissement et de l’éducation. C’est le devoir des médias « ajoute l’expert Ahmed Aldaferi, » d’offrir aux jeunes en particulier un contenu élégant, utilisant un langage clair et raffiné, dans lequel le message reçu est utile dans divers domaines. Cela signifie que la perspective éducative ne se limite pas à la famille et à l’école, mais est également confiée aux médias et, par conséquent, il est nécessaire de travailler à la création des cadres nécessaires qui combinent les deux domaines., Le domaine éducatif et pédagogique, et le domaine informationnel et informatif, par l’ouverture aux spécialistes. «
Recommandations supplémentaires
Sur la base de ce qui a été déclaré dans les recommandations du Conseil suprême de la communication audiovisuelle sur la consommation des médias chez les enfants et le public émergent pendant la période de quarantaine, et sur la base de la discussion qui a été ouverte concernant ces recommandations, nous pouvons ajouter ce qui suit :
- Inviter les autorités responsables de prendre en compte les recommandations de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle émis le 7 mai, 2020,
- Inviter les universités, les établissements de formation et les établissements d’enseignement à adopter l’épisode du mercredi 13 mai 2020 de Radio Méditerranée Internationale Medi 1, une référence pour l’enseignement des étudiants, des stagiaires et des étudiants,
- Inviter les familles à la nécessité de soumettre l’enfant à un diagnostic précoce des problèmes visuels en général, avant la période de scolarisation, sans attendre l’apparition de signes et symptômes sur un problème de santé dans les yeux.
Les diverses références :
• Bissarahah, Format radiophonique, épisode du Mercredi 13 mai 2020, Mediterranean International Radio Medi 1 ;
• Les recommandations de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, du 7 mai 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé ;
• Ahmed Al-Daferi: professeur et expert en médias et communication, journaliste au journal marocain Al-Ahdath, ancien président de l’Association marocaine des critiques de l’audiovisuel, et conseiller du programme » Bissarahah » sur Medi 1 Radio et Medi 1 TV;
• Sami Raouf Tayaa: «Les mineurs utilisent les médias modernes», les travaux de la Conférence internationale sur l’industrie des médias et de la communication, la neuvième session tenue à Tétouan, Tanger et Larache sur « Les nouveaux horizons de la culture et de l’information dans les systèmes régionaux avancés», organisée du 21 au 24 avril 2016, en partenariat avec l’Université d’Abdelmalek Al-Saadi, avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication, Secteur de la communication;
• Les travaux du stage de formation autour de l’éducation à la communication organisés par le Centre marocain d’études et de recherche sur les médias et la communication, et l’Association des parents et tuteurs des élèves du secondaire Jabir Ibn Hayyan, en partenariat avec l’Université Abdelmalek Saadi, le vendredi 19 janvier 2019 à Tétouan ;
• Aziza Ghoulam, un article de presse intitulé : « L’effet des rayons d’écrans électroniques affecte la santé des yeux des enfants et adultes », journal marocain, Sahara el maghribia n ° 10624, 8 juin 2020, p. 3 ;
• Sonia Livingstone et al, 2006, pp. 54-55,
• Kotilainen, 2010, pp.81-82.