A la salle de rédaction de notre journal, la nouvelle est tombée comme un couperet. Celui qui s’est sacrifié corps et âme pour la survie de cet hebdomadaire vient de rendre l’âme. Un moment de doute et de suspicion s’empare de notre équipe journalistique, tout préoccupé par les derniers affinements précédant le bouclage. Finalement, c’est Abdellatif Mrini, frère du défunt, qui confirme la nouvelle du décès de notre cher directeur, Ssi Mohammed Mrini.
Entre incrédulité et consternation, on cherchait des mots pour exprimer notre émoi, en vain. L’annonce de son décès, fut une triste, atroce et bouleversante nouvelle pour nous tous. Son bureau est toujours vacant car nous avions tous la ferme conviction que Ssi Mohammed Mrini finirait par retourner au bercail. Hélas, le destin l’a arraché à nous très soudainement.
A la Chronique, Ssi Mohammed Mrini était notre directeur, notre ami, partenaire et complice. Il était le garant de la ligne éditoriale de cette publication mais il était capable d’accueillir tous les points de vue, même les plus radicaux et les plus subversifs.
Journaliste engagé, à la fois sensible, volontaire et humaniste, Ssi Mohammed Mrini savait tisser de nombreuses relations avec des intellectuels de toutes tendances politiques, de toutes nationalités et de toutes confessions confondues. C’était un citoyen du monde comme il se plaisait à le répéter.
Après de loyaux services rendus à la Chronique, Ssi Mohammed tire sa révérence. Nous nous souviendrons longtemps de cette journée du 22-10-2021 où une foule nombreuse de proches, amis, intimes et alliés qui tenait à accompagner le regretté disparu à sa dernière demeure. Ce jour-là, feu Mrini est parti comme il a vécu, sobrement, humblement, sans déranger ni importuner personne.
Que Dieu ait son âme en sa Sainte Miséricorde.