• Le Groupement des CRT émet ses propositions à la tutelle
Filali N
A l’heure du confinement, les CRT du Maroc ne chôment pas, loin de là. Malgré un marché en nette stagnation et des perspectives littéralement en berne, les Conseils Régionaux de Tourisme ont hâte de voir le bout du tunnel. En parfaite symbiose, les présidentes des différentes instances, dont celle de notre Région, Mme R’kia Alaoui, sont déjà à pied d’œuvre pour penser l’après-Covid-19, notamment en concevant des scenarii de relance susceptibles de redonner des couleurs au tourisme marocain le plus vite possible.
Il va sans dire que la crise a sérieusement impacté tous les métiers connexes du secteur, à savoir l’hôtellerie, la restauration, les agences de voyages, le guidage, le transport touristique mais, force serait de le reconnaître, cette crise ; aussi ravageuse qu’elle est, n’a jamais ébranlé la volonté des professionnels de booster leurs activités respectives.
Nonobstant, sur fond de paroles positives, quelques maillons de la chaîne commencent déjà à monter des signes d’essoufflement. Les voyagistes et les guides dans l’œil du cyclone, deux métiers sans lesquels la machine du tourisme risque d’être enrayée.
Aux risques de voir tout le secteur broyé, le Groupement de présidents des Conseils régionaux du tourisme (CRT) vient d’adresser une lettre sous forme de plan de relance à Nadia Fettah Alaoui, ministre du Tourisme, du transport et de l’artisanat.
Pour ce groupement, la pandémie a douloureusement affecté le secteur touristique mais c’est aussi une opportunité pour redonner de la force au secteur qui n’a jamais bénéficié d’un programme de développement ou de mesures fiscales soutenant les entreprises ou même de subventions partielles. «Bien au contraire, c’est le secteur qui subit la plus grande pression fiscale avec une multitude de taxes locales et nationales», lit-on dans cette lettre, dont copie est parvenue à cette publication.
Les douze présidents des CRT estiment que le salut du secteur passe à court et à moyen termes par des mesures fiscales et financières, à commencer par l’exonération des taxes locales et des charges sociales et patronales CNSS, d’IR en plus de l’exonération de l’IS pour une durée de 12 mois.
Dans sa requête, le Groupement revendique la suppression de toutes les charges du secteur touristique en général y compris celles de la restauration et surtout de supprimer les différentes taxes communales et les loyers à payer pendant cette période de pandémie et de fermeture des sociétés pour la même période.
Mais, ce n’est pas tout, parmi les propositions se trouvent également la révision de la participation de l’État dans les salaires des cadres moyens à hauteur de 70% du salaire jusqu’à la reprise normale de l’activité et l’ouverture d’une ligne de crédit bancaire qui soit égale à 20% du chiffre d’affaires de l’entreprise avec un différé d’un an de 2% du taux d’intérêt cautionné par l’État, qui doit prendre en considération le résultat fiscal de chaque entreprise lors des trois dernières années pour limiter l’accès à ce crédit aux nécessiteux et particulièrement les PME. En outre, le groupement a sollicité la révision à la baisse du taux d’intérêt bancaire et du leasing à 2% cautionné par l’État avec un différé d’une année.
De l’avis des présidents des CRT, il est temps de lancer une campagne de promotion de la destination Maroc après le déconfinement et ce, à travers différents supports médiatiques et réseaux sociaux. Sensibiliser les MRE à consommer leurs vacances au Maroc, senssibilser les citoyens marocains sur l’importance du Tourisme national en incitant les hôteliers à appliquer des tarifs compétitifs accesibles aux bourses modestes pourrait être une issue salutaire.