Filali N
Photos :Mghara A
A Tétouan, la population se soumet strictement à l’état d’urgence sanitaire appliqué à l’échelle nationale depuis vendredi 20 Mars à 18h. Après la ruée des consommateurs vers les magasins pour des achats de panique ; scènes vécues par la quasi-totalité des villes avant la déclaration du confinement, les tétouanis respectent à la lettre les directives des autorités sanitaires. Cloitrés dans leurs domiciles, ils ont boudé l’espace public ; à contre cœur il est vrai, faisant preuve d’un grand sens de civisme, de responsabilité et de patriotisme.
En ce début du mois d’avril, les grandes artères, habituellement bloquées par des embouteillages interminables, sont devenues désertes. Les petits vendeurs des mouchoirs en papier qui occupaient les feux-rouges ne sont plus là. L’emblématique Place My El-Mehdi, Plaza Primo pour les nostalgiques, est devenue une citadelle fantôme. Les nombreux cafés et gargotiers qui entourent le lieu sont fermés, seuls quelques oisillons sautillent sur la fameuse grande fontaine sous le regard de quelques éléments des forces de l’ordre. Les immeubles hispano-mauresques avec leurbrillante architecture qui longent l’avenue Al-Ouahda, renvoient l’écho d’un quartier où plane un silence assourdissant.
D’habitude grouillant de monde, les ruelles de l’ancienne Médina, patrimoine mondial depuis 1997, sont désertes de jour comme de nuit. Echoppiers, artisans, joailliers, tisserands, confiseurs et vendeurs de bric –à-brac ont mis la clé sous le paillasson. A s’y aventurer, l’on a l’impression que le temps s’est arrêté comme par enchantement. De la porte Bab Rouah jusqu’à Bab El Okla, il n’y a pas âme qui vive.
Au centre-ville, sur l’avenue des FAR ; tous les commerces sont fermés, à l’exception des magasins et institutions essentielles. Sur le même principe que ce qui se passe dans les autres villes du Royaume, les supermarchés, épiceries, pharmacies, banques et stations-service restent ouverts. Quelques citoyens vaquent à leurs occupations mais la distanciation sociale est relativement respectée.
Les autorités en charge de l’application de la restriction de circulation sont sur le qui-vive. Avec un grand sens de professionnalisme, agents et auxiliaires d’autorité misent plutôt sur la pédagogie pour inciter les quelques récalcitrants à rentrer chez eux.