La pièce théâtrale « Lalla Jmila », chef d’oeuvre du dramaturge tangérois Zubeir Ben Bouchta revient sur les planches ce mardi 14 Mai 2024 à 18 heures à Riad Sultan, une ancienne écurie convertie en espace culturel en plein Kasbah de Tanger.
«Lalla J’mila» fait encore partie de la mémoire émotive des Tangérois, c’est le nom d’un rocher qui avait été, dans le passé, vénéré par les anciens habitants de la ville. Il a été démoli à cause des travaux de réaménagement et de construction qu’a connus la corniche Merkala. Les lieux où se trouvait ce rocher connaissaient une grande affluence de femmes et jeunes filles pour solliciter la baraka.
La pièce, mise en scène par Abdelmajid El Haouasse, raconte l’histoire de deux personnages Lalla J’mila et Yetto. Dans la nuit noire, Yetto, la soeur cadette de Lalla J’mila, arrive dans un lieu quasi-désert. Mais, un groupe de jeunes filles y sont venues dans l’espoir de provoquer le miracle qui mettra fin à leur célibat. Lalla J’mila ne s’attendait pas à une visite si tardive. De cette rencontre débute le jeu de narration. C’est l’histoire de deux femmes, de deux modes de pensée. La première, Lalla J’mila est conservatrice et n’éprouve aucune révolte contre les coutumes et les traditions. Sa rébellion est personnelle. Elle vise son beau-père qui l’a humiliée, elle et sa mère, et qui leur a infligé un châtiment des plus horribles. Il les a obligées à fouler pieds nus les ronces qui envahissent toutes ses terres, en raison d’une mauvaise récolte. Quant à Yetto, sa révolte est inspirée du sursaut d’une catégorie de population éclairée qui refuse toute soumission à un quelconque pouvoir qu’il soit religieux, politique, économique ou autre…