L’artiste-peintre Farid Guerroum a gratifié les passionnés des arts plastiques, tant profanes qu’initiés, de toiles mettant en évidence des scènes de vie d’époques révolues, ressuscitant une mémoire enfouie, des souvenirs évanescents.
A force d’esprit et d’ingéniosité, le natif de Tétouan fait voyager dans un passé, une époque, avec sincérité et tellement de sérénité.
Face à ses tableaux, dans un subtil jeu d’ombres et de traits, Farid Guerroum, l’autodidacte, trace à coups de pinceau, des « instants de vie», pour la plupart datant de 1889, auxquels il ajoute de la couleur et des émotions, par la technique de l’huile sur toile.
Ses œuvres révèlent une parfaite maîtrise de l’histoire et un amour inébranlable pour son pays. C’est pourquoi nous ressentons autant d’authenticité dans ses peintures. Quelques productions immortalisent des événements phares de l’histoire telle la visite triomphale du Sultan Moulay Hassan du 22/09 au 10/10/1889, scène que Farid nous offre en peinture.
Son exposition, qui se clôture en apothéose à l’Espace Mohamed Drissi (Tanger), a connu un vif succès et une grande affluence.
Entretien
Comment vous êtes-vous retrouvé dans le monde artistique ? Parlez-nous de vos premiers coups de pinceau ?
J’ai commencé à dessiner depuis ma tendre enfance, plutôt par vocation. En 1966, j’ai plongé dans le monde de la photographie qui m’a passionné.
J’ai travaillé pendant 40 ans en tant que photographe professionnel, et j’ai adoré jouer de l’ombre et de la lumière. A l’arrivée de l’instantané, je me suis mis à la peinture, qui, en fait, n’a été finalement que le reflet, mis en relief, de la réalité photographiée.
Pour moi, c’était plutôt thérapeutique, Il ne s’agissait pas de réaliser une œuvre parfaite, susceptible d’être exposée, mais de se découvrir intimement au travers du processus créatif. Ce procédé a été bénéfique, puisque 15 ans après, j’ai toujours autant de plaisir à peindre, partager et transmettre.
Quels sentiments ou émotions essayez-vous de transcrire dans vos œuvres ?
J’essaie, autant que faire se peut, de retranscrire des sentiments de sérénité, de vivre-ensemble, de paix et de convivialité. Toutes ces belles valeurs me tiennent à cœur.
Ceci étant, je pense que je travaille comme mes collègues m’ont précédé sur le terrain, bien sûr, j’ai mon propre style, et ce qui est important, c’est la volonté de faire le travail pour qu’il soit au niveau requis par le public.
Vous exposez actuellement vos dernières œuvres à la galerie Drissi, d’art contemporain. Que voudriez-vous refléter à travers cette exposition ?
Il se peut que le public ne soit pas habitué à de tels tableaux qui racontent des moments de la réalité du Nord du Maroc datant de 1889. Mais tout porte à croire que les visiteurs étaient contents. De découvrir ces tableaux dans lesquels ils ont retrouvaient de l’authenticité et leur passé.
Ceci étant, le message que je veux transmettre aux jeunes artistes est qu’il y a une belle histoire dans notre pays et que nous pouvons faire des recherches et travailler sur de tels sujets avec fierté.