Dans le cadre de ses activités culturelles, le comité provincial de l’Association Marocaine des Enseignants de Français (AMEF) à Tétouan a organisé dernièrement une rencontre littéraire autour du recueil « Les Contes de Ma Khaddouj » de Jamila Alaoui Mribto et Halima Haidour, illustré par le grand artiste peintre Ahmed Ben Yessef. Et ce à l’Ecole des Arts et Métiers Nationaux de Tétouan.
Cette rencontre littéraire, qui a été brillamment modérée par Latifa Arsalane, représentante de l’AMEF (membre du Bureau National et chargée de la coordination de la région Nord), a connu un succès remarquable grâce à la bonne organisation et à la présence massive d’un public intellectuel intéressé par la culture et la littérature, qui l’a honorée de sa présence (enseignants, formateurs, élèves, étudiants, écrivains, poètes, critiques, artistes,… et surtout les Améfiens de Tétouan et environs) et qui a participé activement à un débat si animé et enrichissant avec des interventions pertinentes.
« Les Contes de Ma Khaddouj » est un recueil contenant onze contes : Le Petit mortier ((Mhighiz), Le Bossu, M. et Mme Puce, La Femme tumultueuse, La Barquette, L’Oisseau et le sultan, La Chèvre et le loup, Lounja la fille de la gazelle, Tante Ogresse, Jounda et l’ogre et La Princesse Fleur d’Iris. Ces contes, les plus connus à Tétouan, ont été écrits en arabe classique et en zajal par la poétesse Jamila Alaoui Mribtou et traduits en français par l’auteure Halima Haidour. Soucieuses de sauvegarder et de valoriser le patrimoine populaire oral, ces auteures, qui partagent une passion pour les contes, les traditions et la culture de cette ville historique, ont décidé de publier ce livre afin de mettre à la disposition des chercheurs et ceux qui s’intéressent à ce patrimoine oral, un outil de travail mais aussi une référence.
A noter que ce recueil a été merveilleusement illustré par l’artiste peinte de renommée internationale Ahmed Ben Yessef, qui lui aussi, est intéressé par la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel immatériel de sa ville natale Tétouan.
Halima Haidour nous a confié que tout au long de son enfance, elle avait été bercée par ces histoires, « qui faisaient partie de ma vie d’enfant et nourrissaient mon imaginaire. La femme qui nous a élevés (M’ma Khaddouj), d’où le titre du recueil, avait l’habitude de nous raconter des contes (khrafat). Et comme disait Astérix ‘’Je suis tombée dedans quand j’étais petite.’’ Il m’arrivait de déposer une touffe de laine à la fenêtre et m’attendre à ce qu’elle soit prise par un oiseau en référence au conte ‘’L’Oiseau et le sultan’’. C’est un conte que j’affectionne tout particulièrement et il est le premier que j’ai traduit pour un atelier de lecture au bénéfice de mes élèves ».
Pour elle, le conte « est une valeur sûre, une façon d’éduquer, une pédagogie maîtrisée même par des personnes analphabètes. C’est si intéressant pour développer le sens de l’écoute, de l’imagination et de la créativité chez l’enfant. »