Les filières des productions animales se heurtent depuis 2015 au blocage du process de remboursement par l’OFPPT des programmes de formation groupées qu’elles réalisent dans leur centre de formation, le ZOOPOLE d’Ain Jemâa-Casablanca.
En effet, depuis 2015, les filières de productions animales se heurtent aux côtés du GIAC- AGRO au problème du financement par l’OFPPT de leurs plans de formations groupées. En 2019, l’accord a été donné au GIAC pour entamer les études sectorielles, suivant les procédures en vigueur et qui devraient par la suite permettre l’élaboration des plans de formation agréés et leur financement par l’OFPPT mais à peine démarrées en Janvier 2020, ces études sont bloquées à mi-parcours par l’OFPPT.
En Avril 2015, les trois interprofessions :
reconnues comme interprofessions représentatives de leurs filières selon la loi 03/12 se sont regroupées en une seule association dénommée AMAZO (Association Marocaine de Gestion du Zoopole d’Ain Jemâa à Casablanca) pour la réalisation en commun de leurs plans de formation au Zoopole. Le Zoopole est un centre de formation construit et équipé par le Ministère de l’Agriculture pour un montant de 60 Millions de dirhams sur une superficie de 66.000 m2. Ce centre est dédié à la formation continue et aux formations dans les corps métiers répondant aux besoins des trois interprofessions.
Le Zoopole a eu l’insigne honneur d’être inauguré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 18 mai 2015.
A compter de cette date, historique pour la filière animale, le centre a relevé un défi qui est celui de rehausser le niveau de formation de tous les opérateurs du secteur de la production animale, d’apporter un soutien complémentaire de formation pratique aux établissements de formation professionnelle agricole pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés dans le milieu professionnel et enfin d’être un outil de coopération Sud-Sud pour la formation pratique en productions animales.
Depuis le démarrage des activités au ZOOPOLE et à fin Juillet 2021, les trois interprofessions ont organisé 741 sessions de formation de perfectionnement et aux corps métiers au profit de 17 000 bénéficiaires dont :
– 14 420 professionnels des filières lait, viandes rouges et aviculture,
– 1 362 étudiants des établissements de formation agricole
– 1 218 professionnels des pays d’Afrique de l’Ouest en 29 390 journées de formation.
Si cette dynamique a pu être maintenue depuis l’inauguration du centre malgré les blocages du process de remboursement par l’Ofptt, c’est grâce au soutien financier constant du Ministère de l’Agriculture. Or, nos opérateurs ne demandent que de bénéficier, et partiellement, de la taxe à laquelle ils souscrivent depuis des décennies, et après accord du GIAC Agroalimentaire pour le lancement des études d’ingénierie de la formation pour les trois interprofessions, celles-ci sont surprises par la décision prise par l’OFPPT de bloquer non seulement le financement des projets d’études d’ingénieries sectorielles pour les trois filières mais aussi le financement des études de diagnostics stratégiques déjà entamées.
Pour rappel, les nombreuses entreprises membres des trois interprofessions contribuent au financement de la formation professionnelle par les versements périodiques de la taxe de formation professionnelle.
Pour rappel, les structures agro-industrielles des trois fédérations se présentent comme suit :
Sur le plan de l’emploi : les filières des viandes rouges et de la production laitière comptent plus d’1 900 000 éleveurs dont environ 750 000 éleveurs de bovins (460 000 entre producteurs de lait et travailleurs), 800 000 éleveurs d’ovins et 350 000 éleveurs de caprins.
Le nombre d’emplois estimé dans les filières agro-industrielles de transformation des viandes rouges et lait est de l’ordre de 100 000 emplois. Pour la filière avicole, le secteur offre 530.000 emplois.
Ce dernier constat remet sur le devant de la scène, avec force, la nécessité de déployer plus d’efforts pour la formation de ressources humaines nécessaires au développement de ces secteurs dans le cadre du plan national 2021-2030 Green Génération.
Les besoins en compétences concernent toutes les techniques relatives aux métiers en relation avec la production animale et ce, depuis les techniques de conduite d’élevage sous tous leurs aspects (qualité de l’alimentation, croissance des animaux, reproduction et insémination, manipulations et interventions sur les animaux, surveillance sanitaire, bien-être animal, adaptation des bâtiments…) jusqu’aux techniques de production et de transformation (abattage, découpe, transformation, conservation, conditionnement, collecte et valorisation des coproduits, transformations laitières, etc.) en passant par les techniques de maintenance des équipements.
LA STRATEGIE DE FORMATION DU ZOOPOLE EST EN PARFAITE ADEQUATION AVEC LA STRATEGIE NATIONALE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE.
ZOOPOLE = CITE DES METIERS ET COMPETENCES POUR LES PRODUCTIONS ANIMALES
Le Zoopole est le prolongement d’un modèle de partenariat public-privé réussi et qui a déjà fait ses preuves. Les partenaires privés sont notamment les trois fédérations représentatives de l’interprofession des filières animales, à savoir : la FIVIAR (Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges), la Fisa (Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole), MAROC LAIT(Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Lait), le partenaire public est le Ministère de l’Agriculture. Ces fédérations ont fait preuve de leur engagement avec le Gouvernement et de leur implication dans l’atteinte des objectifs contractualisés dans le cadre du plan Maroc Vert pour les périodes 2010-2015 et se sont engagés sur des objectifs encore plus ambitieux pour la période 2015-2020, réalisations ayant dépassés les objectifs. Pour 2021-2030, les trois interprofessions sont parties prenantes, dans une très large mesure, dans le cadre du plan national Green Génération. Le département de la formation professionnelle, à travers l’OFPPT, doit accompagner ce dynamisme qui rentre dans le cadre de sa nouvelle vision en ne bloquant pas le financement des plans de formation groupées réalisés au Zoopole par les trois interprofessions, financements dont nous rappelons être la principale source.