Sur une terrasse qui donne sur la baie de Tanger, Danica Real, une américaine, parle de Tanger où elle exerce depuis cinq ans le métier de professeure d’anglais.
Portrait.
Danica Real a choisi de rencontrer La_Chronique sur la terrasse d’un café avec une vue imprenable sur la corniche et le Détroit de Gibraltar. Il est quatorze heures. Les rues sont vides à cause de la chaleur. A ce moment-là, Tanger fait aussi sa sieste quotidienne. D’emblée, elle évoque les circonstances de son arrivée à Tanger. « Je n’ai pas choisi cette ville mais c’est elle qui m’a choisie », avance-t-elle avec un sourire franc. Il y a cinq ans, elle a laissé derrière elle New York pour venir découvrir le Maroc. Elle n’avait pas Tanger dans ses plans. Un pur hasard l’a privilégiée. Elle y a facilement décroché un travail. Professeur d’anglais à l’American Language Center. Avant son installation définitive à Tanger, Danica confie qu’elle avait fait un voyage à travers le Maroc, durant lequel elle a aimé l’expérience et a décidé d’y revenir pour y rester.
Danica Real tombe rapidement amoureuse de la ville de Tanger. Elle n’est pas la première américaine qui a fait le choix d’y passer des périodes de sa vie. L’y ont précédé des écrivains, des intellectuels et des musiciens qui sont devenus des repères incontournables de l’histoire de Tanger : Paul Bowles, Williams Tennessee parmi bien d’autres. « J’apprécie beaucoup Tanger, son histoire et ses lieux », déclare cette originaire d’Oklahoma avec un air très joyeux. A Tanger, elle a pu avoir un appartement avec une vue imprenable sur la baie de Tanger. Une fierté pour elle.
Danica Real, en sirotant son café, affiche son optimisme. Elle ne nie pas que Tanger l’a très bien accueillie mais la nouvelle culture dans laquelle elle s’est jetée diffère de son background culturel. « Mon adaptation s’est produite doucement, afirme-elle, j’aime beaucoup Tanger le matin, parce qu’il n’y a presque personne dans la rue, Je sens que la ville m’appartient ». Elle poursuit « Je sors faire des balades matinales des fois à pied, d’autres fois, sur ma bicyclette. J’aime voir les façades des anciens immeubles de la Médina, chercher leur histoire et surtout aller aux souks les dimanches matins. Ces visites sont devenues un rituel. » Danica Real regrette qu’il existe toujours des contraintes pour les femmes dues à l’inégalité entre les sexes. « mais, objecte-t-elle, la majorité des gens que je côtoie et je connais de près sont très aimables, polis et serviables avec moi. »
Danica Real enseigne la langue anglaise au centre américain de Tanger « Un métier très bien vu au Maroc» insiste-t-elle. Il est dix-sept heures, Danica prend le boulevard Mohamed V où se trouve « le mur des paresseux ». Lieu où l’on est venu la chercher après son arrivée pour la première fois à Tanger. Danica presse le pas. C’est son moment préféré de la journée. Celui de rencontrer ses étudiants pour les aider à s’améliorer en langue anglaise. Cette jeune professeure conclut en affirmant que : « ma vie à Tanger est formidable ».