Empiétement sur le bien public.. A qui profite cette pagaille ?
- Des boutiquiers font main basse sur le domaine public
- Un phénomène qui se répand dans plusieurs quartiers
A Tanger, l’occupation de l’espace public a atteint des proportions hallucinantes. Partout où l’on passe, au centre ville comme à la périphérie, l’on a de fortes chances de se heurter à des monticules d’objets indûment déposés sur le trottoir, parfois même sur la chaussée, au grand dam d’une population piétonne qui trouve tous les maux du monde pour se frayer un chemin.
Il faut dire qu’à Tanger, l’occupation du domaine public a toujours donné du fil à retordre aux multiples responsables territoriaux qui se sont relayés à la tête de la Wilaya. Leurs initiatives, aussi fermes qu’elles furent, ont souvent buté contre des forces occultes habituées à braver les interdits et à se soustraire à leurs obligations moyennant quelques compensations sonnantes et trébuchantes.
A Casabarata, Sidi Dris, Bendibane, M’sallah, Ain Hayyani, Dradeb, Mesnana, Boukhalf,avenue Mexique, rue d’Italie…des boutiquiers, avec une effronterie déconcertante, dressent des étals sur le passage piéton, bloquent la circulation, obligent des enfants, des personnes invalides et des mamans avec poussettes à emprunter la chaussée mais à leurs risques et périls.
Après les marchands ambulants, ce sont aujourd’hui les propriétaires de boutiques qui font main basse sur l’espace public, en toute impunité et au mépris des lois, étalant leurs marchandises à tout va, sans se soucier aucunement des multiples désagréments aux pauvres passants. Tout y est exposé dans un mélange hétéroclite : Bonbonnes de gaz, matelas, sommiers, accessoires de lits, fruits et légumes, appareils électroménagers, friperie…et la liste est loin d’être exhaustive.
Pire encore ! Dans certains coins, particulièrement aux quartiers Souani, Moujahidine et Lalla Chafia, les espaces publics se sont convertis en de véritables ateliers où des réparateurs de tout genre exercent leurs activités sans se soucier des multiples nuisances qu’ils provoquent et des dangers auxquels ils exposent la vie des passants et des riverains. Mécaniciens, tôliers, menuisiers, ferronniers et autres artisans étalent leurs outils ou travaillent sur les trottoirs créant une anarchie indescriptible et obligeant les piétons et les automobilistes à se disputer la voie publique.
Pour des raisons électoralistes ou d’incompétences, les institutions élues font la sourde oreille. Au lieu d’intervenir, en réactivant leur police administrative à l’instar d’autres villes du Royaume, les élus assistent impuissants à des pratiques qui portent d’énormes préjudices à l’image de la Métropole.
Mais, ce n’est pas tout, dans certains quartiers, des gérants de cafés son sont accaparés le domaine public communal et ont occupé abusivement les trottoirs en principe réservés aux piétons. En effet, les abus sont visibles notamment au niveau sur l’avenue de Mexique, au quartier Al Bassatine et ailleurs. Il faut être aveugle pour ne pas s’en apercevoir.
Aussi incompréhensible que cela puisse paraître, la loi interdit et sanctionne tous les agissements attentatoires à l’utilisation anormale de la voie publique. Ces infractions aux règlements de police, prévoient une amende à tout contrevenant. La loi permet, en outre, aux autorités compétentes d’édicter les mesures de police, interdisant un tel comportement. Pourquoi ce n’est pas toujours le cas à Tanger ?