Mohammed El Harrak
Un cahier des charges, contenant les mesures pour déconfiner avec succès les gares et les autocars, a été largement relayé au début de cette semaine. Ce document semble être derrière l’arrêt de presque toutes les gares du Maroc. Visite guidée de la gare routière de Tanger le premier jour du déconfinement.
« Pas la peine de continuer, a lancé un chauffeur de petit taxi à une jeune fille de la fenêtre de son véhicule, il n’y a pas d’autocars ». Il espérait la faire retourner chez elle et ne pas retourner vide en ville. Elle a fait semblant de ne pas l’avoir entendu et a continué son chemin vers le portail de la gare routière. Là, elle a été déçue par le fait qu’il n’y avait pas d’autocars et qu’il fallait impérativement se munir d’uneautorisation de l’autorité compétente pour qu’elle puisseréserver. « Voyager maintenant à Ouezzane est impossible faute d’un nombre suffisant de voyageurs » lui a appris un agent de sécurité à l’accueil des « voyageurs » éventuels.
A l’entrée de la gare, le site web « 365yawm » a été accueilli par un staff en alerte sanitaire et administrative dont le directeur adjoint de la TGRV, Monsieur AbdelkhalekAdahak. Ils veillaient sur le respect des mesures sanitaires contenues dans le cahier des charges mentionné au début de cet article. Tout d’abord, le port du masque, rappellent des pancartes, est obligatoire pour accéder à l’enceinte de la gare. « Les responsables de la gare procureront un masque au voyageur qui n’en porte pas pour ne pas le priver de sonvoyage,» a assuré notre interlocuteur. D’autres mesurent s’annonçaient rapidement. Tout voyageur doit subir une prise de température par un dispositif sophistiqué : Une caméra reliée à un ordinateur. Rien à voir avec les thermomètres numériques des grandes surfaces et autres lieux publics. « Une salle d’isolation a été prévue pour les cas suspects. » a précisé le directeur adjoint.
Après un passage obligatoire par un distributeur de gel hydro-alcoolique, il faut suivre des pictogrammes collés sur le sol. Ils guideraient les voyageurs vers les guichets et les empêcheraient de s’approcher les uns des autres. Cette signalétique, déployée depuis l’entrée jusqu’à la zone d’embarquement, est une petite révolution. Elle ponctue la circulation dans cette gare qui a été réadaptée pour le déconfinement et était prête à accueillir ses voyageurs en leur assurant la distanciation physique entre eux mais ils n’étaient pas au rendez-vous.
Les guichets, quant à eux, étaient tous ouverts mais sur les quais, même s’il y avait quelques autocars, aucun chauffeurn’était là pour présenter le point de vue de ses collègues sur le déconfinement du secteur du transport des personnes. En dehors de la gare, il n’y avait ni grands taxis, ni fourgonnettes du transport mixte, ni bus des lignes 6 et 30 qui assurentnormalement la correspondance avec le centre-ville. Un air des premiers jours du confinement y régnait.