Alors que la ville de Tanger vit depuis plusieurs années une dynamique de réaménagement urbain ambitieuse – avec des avenues réhabilitées, des espaces verts repensés et un mobilier urbain modernisé – un fléau visuel continue de miner tous ces efforts : l’affichage publicitaire sauvage.
Dans de nombreuses rues du centre-ville, comme ailleurs, des commerces multiplient les panneaux publicitaires sans la moindre cohérence esthétique. Loin d’être encadrés, ces dispositifs sont souvent installés de manière anarchique : matériaux bon marché, couleurs criardes, panneaux rouillés, parfois mal fixés, recouvrant partiellement les façades ou empiétant sur l’espace public.
Ce désordre visuel n’est pas anodin. Il constitue une pollution esthétique qui nuit gravement à l’image de la ville. Comment peut-on espérer faire de Tanger une destination moderne et attractive, alors qu’elle souffre d’une telle agression visuelle quotidienne ? Ces enseignes défigurent l’architecture locale, dévalorisent l’espace urbain et témoignent d’un profond manque de régulation.
Il est donc impératif de mettre fin à cette anarchie. Les autorités locales, qui ont récemment lancé des campagnes de sensibilisation et de contrôle, doivent aller plus loin : instaurer des normes strictes, imposer des matériaux durables, des tailles et des emplacements définis, et surtout, appliquer les sanctions en cas d’infraction. Comme dans de nombreuses villes du monde, l’affichage doit être un outil de communication, pas une insulte au paysage urbain.