Abdelkader Bezioui n’est plus. L’ancien gardien de but de l’Union Deportiva España de Tanger s’est éteint ce dimanche matin à l’âge de 97 ans, des suites d’une longue maladie. Avec lui disparaît l’une des grandes figures du football sous le Protectorat espagnol, un homme qui aura marqué de son empreinte indélébile l’histoire sportive du nord du Maroc.
Né en 1928, Abdelkader Bezioui est entré dans la légende en devenant le premier gardien marocain à évoluer dans le championnat professionnel espagnol de deuxième division, d’abord avec l’Union Deportiva España de Tanger, puis avec l’Atlético de Tetuán.
Il débute sa carrière au Club Deportivo Maghreb Al-Aksa, un club alors présidé par le cinéaste et critique d’art Emilio Sanz. Très vite, son talent et sa prestance sur la ligne de but attirent l’attention. Son style de jeu, alliant sobriété, agilité et sens du placement, lui vaut l’admiration des supporteurs et le respect de ses coéquipiers.
Après l’indépendance du Maroc en 1956, l’Union Deportiva España de Tanger déménage à Algésiras, en Espagne. Bezioui, lui, reçoit une offre du prestigieux Real Betis. Mais après quelques semaines d’entraînement, animé par un attachement profond à sa terre natale, il choisit de rentrer au Maroc.
De retour à Tanger, il rejoint les rangs du club de la Police, évoluant en deuxième division nationale, où il termine sa carrière sportive en 1965. Mais au-delà de ses exploits sur les terrains, Abdelkader Bezioui laisse surtout le souvenir d’un homme d’exception. Humble, droit et généreux, il a su gagner le respect de tous ceux qui l’ont connu.
Le football nord-marocain perd l’un de ses pionniers, mais son héritage, lui, demeure vivant dans la mémoire collective.
À sa famille, ses proches et au monde sportif, nos sincères condoléances.
Qu’il repose en paix.
