Ils étaient quatre. Quatre nageurs marocains à se jeter, mardi 23 septembre, dans les eaux glaciales et imprévisibles du détroit de Gibraltar. Naoufal Khtouta, Abderrahman Meziati, Mohammed Amine El Fatmi et Hicham Allali ont relié l’Espagne au Maroc à la seule force de leurs bras.
Dix-sept kilomètres d’eau libre avalés en 5 heures et 15 minutes portés par une discipline de fer et une volonté inexorable. Le courant contraire, la houle et la fatigue n’ont jamais eu raison de leur détermination. « C’était une lutte permanente contre la mer, mais nous étions ensemble, et c’est ce qui a tout changé », confiait l’un des nageurs à l’arrivée.
Au-delà de la performance brute, l’exploit prend une dimension symbolique. Traverser ce couloir maritime mythique, c’est repousser ses limites, mais aussi affirmer une volonté : celle de bâtir des ponts entre deux continents, deux peuples, et rappeler que la mer, si redoutable soit-elle, reste un bien commun à protéger.
Ce mardi, le détroit de Gibraltar, surnommé par un ancien consul espagnol à Tanger; Calle de agua, n’a pas seulement été franchi. Il a été conquis, au nom du sport, de l’unité et de l’espérance.